A la découverte du Podcasting

Voilà déjà plusieurs mois que le Podcasting fait parler de lui en France (cf. par exemple cet article publié par Libération en janvier dernier). Le phénomène est encore neuf, mais certainement promis à un essor important dans le futur. Je n’avais pas encore exploré les nombreuses possibilités offertes par le Podcasting. Mais, ayant récupéré une connexion ADSL à mon domicile et constatant que Stéphane (toujours très réactif et innovant) a implanté cette fonctionnalité sur Viabloga, j’ai eu envie de me pencher plus en détails sur le sujet.

L’idée de mélanger son et nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) ne date pas d’hier. Depuis quelques années, des applications permettant à chacun de proposer, sur son site web, son propre contenu audio (et maintenant vidéo) ont vu le jour. On peut par exemple citer les radio-blogs qui ont rencontré un certain succès.
Reste que, pendant longtemps, la technologie a constitué un frein important au développement massif de ces initiatives (notamment le faible débit des connexions à Internet, mais aussi le fait que nos machines étaient moins “multi-medias” que maintenant).

Le Podcasting (contraction de iPod et de broadcasting) représente un moyen de diffusion de fichiers sonores sur Internet. Il est issu de la rencontre de deux mondes : la syndication et l’audio (le tout étant bien sûr saupoudré d’une pincée de blog). Grâce au Podcasting, les utilisateurs peuvent s’inscrire à un flux (RSS par exemple) et recevoir les nouveaux fichiers audios mis en ligne. Ils peuvent les stocker sur leur baladeur numérique, les écouter alors qu’ils sont dans les transports en commun, en marche vers leur lieu de travail, etc. A la manière du rapport qu’entretiennent les blogs et les medias écrits, on peut faire un parallèle entre le Podcasting et la radio. Chacun peut ainsi mettre en ligne sa propre “radio”, sous forme de petits fichiers MP3. Pour plus de renseignements, se référer à la page relativement bien documentée consacrée au sujet sur Wikipedia.

Pour une première découverte, il peut être utile d’aller butiner les liens suivants (je me limite ici à une liste de ressources en français) :
Le Podcasteur, magazine audio en Podcasting proposé par Bertrand Lenotre ;
Les Podcasts de Pointblog ;
Incipit blog, un journal audio de lectures à voix haute (Libération en a parlé dans un de ses papiers) ;
un article de Michel Dumais sur le Podcasting pour Le Devoir.

A l’instar des wikis dont la richesse n’est plus à démontrer, le Podcasting ouvre la porte à un large panel d’expérimentations.

Par ailleurs, ce billet est l’occasion, pour moi, de réaliser le premier Podcast de la petite histoire d’Hemisphair.net. Il y en aura sûrement d’autres. L’écoute en ligne du Podcast nécessite un navigateur capable de lire les fichiers Macromedia Flash, l’interface ci-dessous utilisant l’excellent lecteur Flash MP3 Dewplayer.

http://www.hemisphair.net/podcast/dewplayer.swf?son=http://www.hemisphair.net/podcast/session01.mp3

Cet essai restera comme celui de la découverte des aléas d’une communication radiophonique : la nécessité d’avoir non seulement un discours structuré (ce qui ne change pas vraiment par rapport à l’écrit), mais aussi – et surtout – d’assurer un certain débit de parole. Cet exercice-là est assez déroutant, voire difficile. Sans même parler des aléas techniques, telles que les saturations du micro (écueil dans lequel je suis malheureusement tombé, comme vous pourrez le constater).

Il me reste beaucoup de questions à aborder : comment concilier Podcasting et gestion de la bande passante ? Qu’est-ce que la voix permet que l’écrit ne permet pas (et réciproquement) ? L’audio se verra-t-il bientôt gratifié de l’équivalent de ce que sont les liens hypertextes pour l’écrit ? Comme souvent avec les NTIC, il est assez jubilatoire d’envisager tous les possibles offerts par la technologie. Sujet à suivre …

19 thoughts on “A la découverte du Podcasting

  1. Parce que cela personnifie un peu plus le blog ?
    Je me pose justement des questions par rapport à la voix, à son impact. Je pense que les gens que j’ai déjà rencontrés trouvent ça moins “bizarre”.

  2. C’est effectivement tres curieux… non pas que la voix incarne plus que le texte, mais qu’elle prive – me semble-t-il – d’une partie de l’imaginaire liee a l’ecrit. Enfin, c’est difficile, j’ai du mal a analyser cette sensation.

    En tout cas c’est une belle demonstration de ce que lire un texte est difficile et demande un travail certain.

  3. Je pense qu’il s’agit même plus que de simplement lire un texte.
    Là, j’ai juste voulu agrémenter mon billet d’un petit exemple. N’ayant pas une expression orale aussi aisée que certains, j’ai préféré repartir de la base de mon texte.

    Mais quand on voit le travail de certains Podcasteurs, je ne pense pas qu’ils se content de lire un texte. Je pense qu’ils arrivent à composer, sans hésitation, sur la simple base de notes prises sur le papier. Un travail admirable en somme.

  4. Tout ça en faisant abstraction du fait qu’on se sent toujours un peu bête de parler tout seul à son micro.
    J’écoute les “émissions” de Bertrand Lenotre depuis un petit moment déjà, c’est très vivant, le ton est juste et l’idée des Skyplex aux 4 coins du monde est vraiment très bonne. Par contre, je ne sais pas si c’est le cas pour les autres mais j’ai tendance à entendre sa voix quand je lis ses posts maintenant.

  5. Oui, j’imagine aisément que le podcast est à la radio ce que le blog est à la littérature, et qu’il regroupe donc des choses très diverses. Je ne connaissais pas ce média, ma réflexion concernait donc plus particulièrement l’exemple enregistré ici. Comme je l’ai dit précédement, j’ai d’abord trouvé ça curieux. A la réflexion j’ai été touché, ému… je ne saurais pas dire exactement ce sentiment. Mais en écoutant de ce texte il se dégage une fragilité, une mise à nue qui contraste avec le caractère d’analyse de ce billet en particulier et plus largement de ce que j’ai lu de ce blog. C’est peut-être là un caractère important: l’introduction du ressenti dans le discours.

    NB: je trouve qu’avoir choisi de lire ce texte, qui procéde d’un français très écrit, était loin d’être facile. Quant à la performance elle n’évite certes pas quelques écueils, mais reste plus qu’honorable.

  6. OH MY GOD…

    What next ? MoMo chez soi ?

    O_o

    Dis, tu pourras nous faire une petite reprise de Biolay la prochaine fois ?

  7. Bravo pour cet essai, très intéressant et très instructif.
    Pas facile le podcasting. Mais honnêtement, en t’entendant, et en prenant la mesure des difficultés, ça me branche vraiment.
    Bravo et merci !

  8. Hum, tout ceci me donne envie de me payer (enfin) un vrai hébergeur pour stocker les fichiers mp3 !
    A la limite, je dirais que le podcasting pourrait être vraiment intéressant s’il était fait par deux personnes. Un dialogue vivant qui pourrait éviter le temps de latence qui existe entre deux commentaires sur un blog classique par exemple. Le tout avec des marqueurs qui permettraient de n’écouter qu’une partie du podcast et éviter d’avoir à écouter un fichier complet.
    Mais évidemment tout ceci ne reste que théorique, hein… 🙂

  9. Merci Frak et Tanuki pour ces précisions sur votre ressenti 🙂

    Bertrand : tu devrais te laisser tenter quand tu le pourras. Avoir un hébergeur permet d’essayer des choses, comme je l’ai fait ici 😉 C’est amusant. Je crois qu’une des caractéristiques des bloggeurs, c’est une certaine curiosité. Ce qui est bien, avec les nouvelles technologies, c’est qu’on peut être curieux tout en faisant ses propres expériences 🙂
    Tes idées sont intéressantes. Il y a encore des progrès à faire dans la technologie du Podcasting, mais j’imagine que cela viendra vite (une sorte de chapitrage des Podcasts ?).

  10. Miam > Mais de rien. Si mon blog permet de faire découvrir de nouvelles choses à mes lecteurs et de leur donner envie de tenter des expériences inédites, il fait déjà plus que remplir l’objectif que je lui assigne 🙂

  11. Pingback: Carte postale sudoise

  12. En tout cas, ça fait plaisir de t’entendre Morgan !!! Depuis le temps 😉

    PS: Je n’oublie toujours pas ton questionnaire même si ca fait un petit moment :-/

  13. Waaaah, ça fait bizarre…
    C’est surtout qu’après les photos, entendre la voix, un jour tu vas te ballader dans la rue et quelqu’un te sautera dessus en hurlant “MOMOOOOO !! Je peux avoir un autographe ?? *o* T’es mon bloggueur préférééééééé !!”

    Blague à part, c’est à coup sûr un outil à domestiquer, ça s’entend, on se croirait dnas une méthode de français des années 60, la côté lu, bien prononcé… Et donc, même reproche : ça manque de vie et de réalisme comme ça, mais ça vient de la pratique.

    Tiens, ça pourrait être un bon outil pour faire partager des moments de vie, des enregistrements faits à l’insu du plein gré des gens, histoire de garder les beaux moments en mémoire… (ce qui poserait des problèmes de droits, mais bon, faut pas pousser mémé dans les orties, est-ce que ça dérange vraiment quelqu’un qu’on entende anonymenent sa voix commander un banana split avec plein de gourmandise ? >_>) *réfléchit à voix haute*

  14. ça fait très “prof lisant son cours”, ton intonation lol
    il est vrai que cela pertube moins ceux qui t’ont déjà entendu de vive voix, mais malgré tout, cela fait bizarre, oui : je ne “colle” pas ta voix sur tes textes quand je te lis. Je préfère aussi la neutralité de l’écrit : c’est plus facile pour se souvenir et réfléchir sur ce qui est énoncé, je trouve.

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