Evolution bédéphile

Je parie que l’émergence des périphériques informatiques (téléphones portables et autres PSP ou IPod, qui prendront le relais du livre électronique, mort-né) va entraîner l’apparition de nouvelles formes de narration en bande dessinée. On en voit déjà d’intéressants prémices dans des webcomics tels que The Great Catsby, de Doha. Edité aussi au format papier, c’est toutefois dans sa forme électronique que cette série est la plus convaincante. On est loin des strips horizontaux qui, avant les webcomics, avaient déjà connu leur heure de gloire à partir des années 50 ; ici, la planche s’étale en hauteur et il faut naviguer verticalement pour la visualiser. Dès lors, des possibilités narratives proches du dessin animé s’offrent à l’auteur : la succession de plusieurs vignettes très semblables et ne différant que par peu d’éléments donne une sensation accrue de mouvement ; les cadrages de type champ/contre-champ, plan large/plan rapproché deviennent plus percutants.
Dans un tel format, l’oeil perd l’aperçu général de la planche propre à la BD sur papier (et donc sa continuité linéaire). A la place, il voit des “cases” se remplacer l’une autre (et non plus se succéder par une lecture de gauche à droite [ou de droite à gauche]). L’impact visuel (et donc narratif) en est de fait modifié.

De nouvelles manières de raconter des histoires ne demandent ainsi qu’à être inventées. Voilà qui devrait nous promettre, au cours des prochaines années, d’agréables surprises.

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