J’ai eu mon premier vrai coup de coeur de la rentrée littéraire 2006 ce soir. Je ne vais pas faire la fine bouche : depuis mi-août, j’ai déjà pu me plonger dans différents bons livres, sur lesquels j’aurais l’occasion de revenir prochainement. Toutefois rien ne m’avait encore convaincu comme ce Puisque rien ne dure, de Laurence Tardieu. Il s’agit du premier bouquin de l’été que je lis d’une traite, incapable de m’arrêter avant d’avoir atteint la dernière page.
Vincent, quinquagénaire urbain, vient de recevoir une lettre de la part de Geneviève, la femme dont il a partagé l’existence pendant quinze ans. Elle vit ses derniers instants et, avant de mourir, elle aimerait le revoir. Vincent hésite. Il a peur d’être mis en face d’un passé sur lequel il a tenté de tirer un trait. Mais il sent qu’il doit y aller. Alors il prend sa voiture. Les kilomètres défilent et, avec eux, ce sont les souvenirs qui remontent à la surface : la douleur de la séparation mais, surtout, Clara… Clara, la fillette qui donnait un sens à l’existence de Geneviève et Vincent, un bonheur devenu intense déchirure après sa disparition…
Avec beaucoup de tact et de sensibilité, Laurence Tardieu met des mots sur l’indicible. En peu de pages, elle dépeint deux vies bouleversées par un de ces événements dont tout un chacun espère être à jamais préservé. Elle montre l’avant, le pendant et l’après. Comment continuer à vivre après la disparition de sa fille ? Les deux protagonistes de ce roman ont choisi des voies différentes pour continuer à avancer. Ils se sont séparés, mais il avaient besoin de se retrouver. C’est tout ce parcours que l’auteur saisit dans un des livres les plus bouleversants et enrichissants de l’année !