Voir ma chronique en version vidéo.
Il y a parfois des titres majeurs à côté desquels on passe, alors que tout aurait dû nous y conduire. Et un jour, au détour d’un rayon de mangas dans une librairie ou de l’exploration d’un catalogue de vidéo en ligne, on retombe dessus, on lui donne une chance et là, la réalité s’impose : comment avait-on pu faire l’impasse si longtemps sur une oeuvre aussi intense ? C’est en espérant que d’autres auront envie, après avoir pris connaissance de cette chronique, de s’y pencher que je vais vous partager aujourd’hui tout le bien que je pense de l’oeuvre « Seven Deadly Sins » – ou 七つの大罪 (Nanatsu no Taizai) de son titre japonais. Une histoire épique d’heroïc fantasy allant puiser dans la légende arthurienne, portée par des personnages attachants et hauts en couleurs, voilà la formule gagnante de cette histoire. Initialement développé sous la forme d’un manga, disponible en France aux éditions Pika, « Seven Deadly Sins » a remporté suffisamment de succès pour connaître différentes déclinaisons animées distribuées dans l’Hexagone par Netflix en VOD et Kana en DVD. À travers cette chronique, je vais d’abord vous parler de son intrigue, puis de son contexte de publication et terminerain par une synthèse de toutes les qualités que je vois dans cette oeuvre !
L’intrigue
La contrée de Brittania vit depuis 10 ans dans la crainte d’un groupe de sept guerriers qui auraient tenté de renverser le royaume, les Seven Deadly Sins. Ceux-ci ont été mis en déroute, mais nul ne sait s’ils sont encore vivants. Il reste toutefois au moins une personne qui croît en leur existence : il s’agit de la princesse Elizabeth qui s’est mise en tête de retrouver les Seven Deadly Sins pour l’aider à faire la lumière sur les véritables intentions des chevaliers sacrés de son pays, Liones. Au terme d’un périple épuisant, Elizabeth arrive dans une taverne tenu par un cochon parlant, Hawk, et un jeune garçon à la force exceptionnelle, Méliodas. Celui-ci s’avère, en dépit de son apparence enfantine, l’un des Seven Deadly Sins. Sa rencontre avec Elizabeth ne devant rien au hasard, il va partir avec elle à la recherche de ses anciens compagnons afin de lever le voile sur les méfaits des chevaliers sacrés qui, désormais, font régner la terreur sur le royaume.
Un récit épique à vous laisser le souffle coupé
Disons-le de suite : si l’intrigue ainsi résumée peut laisser penser que le récit est assez linéaire, présentant une quête progressive sur les traces des Seven Deadly Sins, il n’en est rien. Car l’auteur, Nakaba Suzuki, prend assez vite le contre-pied du lecteur. Jouant avec les rythmes, sachant alterner moments plus lents et coups d’accélérateurs, le mangaka montre qu’il n’en est pas à sa première oeuvre ! Car si le nom de Nakaba Suzuki ne vous dit peut-être rien, il a fait ses débuts dans le Weekly Shônen Jump à la fin des années 90 avec un récit… de golf, appelé Rising Impact, de suite couronné de succès ! Une décennie plus tard, il signe Kongō Banchō, une série de combat qui fut distribuée en France par Kana (la série n’est toutefois malheureusement plus commercialisée). Et c’est en 2012 que Nakaba Suzuki a démarré « Seven Deadly Sins », dans le Weekly Shōnen Magazine, c’est-à-dire le même magazine de pré-publication que « Fairy Tail ». Avec un dessin fouillé, une histoire puisant dans le mythe arthurien, Seven Deadly Sins se distingue rapidement pour devenir l’un des nouveaux piliers du magazine. Jusqu’à être adapté en une première série animée de 24 épisodes en 2014, adaptant les 13 premiers tomes du manga. Pour l’anecdote, la réalisation de cette première série a été confiée à Tensai Okamura, réalisateur sympathique et talentueux que j’avais eu l’occasion d’inviter à Nantes au festival Utopiales en 2008 ! Pour en revenir à « Seven Deadly Sins », après une série d’OAV sortie en 2016, c’est en 2018 que la deuxième saison de l’anime a été diffusée au Japon. 24 épisodes qui adaptent jusqu’au tome 24 du manga. Sachant que le mangaka écrivait, aux alentours du tome 20, qu’il était à la moitié de l’histoire et que, récemment, il a annoncé continuer son manga pendant encore environ 1 an, on peut imaginer que la série comptera environ 40 tomes, et qu’une saison 3 adaptera la fin de l’intrigue. En attendant, « Seven Deadly Sins » a eu sa première déclinaison cinématographique cet été au Japon, avec un film original sorti dans les salles obscures le 18 août !
La force des sentiments
« Seven Deadly Sins » est doté de qualités graphiques évidentes – en témoigne le foisonnement et le détail de chaque planche. Mais encore plus que sa réussite esthétique, c’est la qualité de son intrigue et de ses personnages qui en fait une oeuvre aussi attachante. Nakaba Suzuki arrive à mettre en lumière même ses personnages secondaires, par la grâce d’une ou deux planches bien senties ou d’un bonus de fin de volume. L’auteur arrive à intégrer au coeur de ses intrigues plusieurs romances attachantes, parfois tragiques, mais toujours avec une once d’espoir. Rares sont les shônen qui parlent aussi bien d’amour. Et puis, laissons de côté la raison quelques secondes pour laisser parler le coeur : « Seven Deadly Sins » compte le meilleur personnage inventé ces dernières années, à travers le cochon parlant Hawk. Element comique mettant du liant entre les personnages, attachant dans son énergie en apparence infinie, il se transforme même en héros dans l’une des scènes les plus intenses de l’histoire. Par rapport au manga, l’adaptation animée n’est pas en reste. La série, produite par A-1 Pictures, jouit d’une très bonne qualité d’animation. Les combats sont épiques, les génériques d’ouverture entêtants. La musique sied parfaitement aux différentes scènes. Une qualité sonore qu’on doit à la patte de Hiroyuki Sawano, compositeur doué qui a précedmment marqué la saga Gundam de son empreinte avec sa contribution à la série « Gundam Unicorn ».
À vrai dire, « Seven Deadly Sins » propose un univers tellement foisonnant que je n’exclus pas de vous proposer, dans les prochaines semaines, des vidéos plus ciblées, notamment sur les spécificités de chaque média. L’anime adapte en effet de manière efficace et dynamique le manga, mais laisse de côté ou transforme certaines scènes. Ces éléments d’adaptation sont intéressants à mettre en exergue, dans ce qu’ils disent à la fois des suites de l’intrigue mais aussi de choix narratifs. A contrario, le manga – dans les détails supplémentaires qu’il apporte à l’intrigue – permet de creuser certains personnages et de laisser l’imagination du lecteur compléter le background de tel ou tel protagoniste. Mais me voilà déjà parti vers une analyse… que je vous inviterai à suivre plutôt dans une autre vidéo !
D’ici là, j’espère que cette découverte de l’univers de « Seven Deadly Sins » vous aura plu. À l’heure actuelle, s’il ne fallait suivre que 3 shônen parmi les multiples séries en cours en France, cette oeuvre en ferait clairement parti, aux côtés de « My Hero Academia » et « The Promised Neverland » dont j’ai eu l’occasion de vous parler dans de précédentes chroniques sur la chaîne YouTube de Rosalys.