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Une des plus belles filles du lycée qui déclare son amour à un garçon qui, jusqu’alors, ne connaissait les filles qu’à travers les jeux vidéos et les anime… Vous pensez peut-être que je vous ai résumé le pitch d’un shônen manga ? Détrompez-vous, car c’est bel et bien d’un shôjo manga, un titre publié dans l’emblématique magazine Dessert (デザート), dont je vais vous parler dans cette nouvelle chronique !
Je vous propose en effet, aujourd’hui, de vous pencher sur une série récente dont la publication française a démarré au mois d’octobre 2018 en France : 3D Kanojo Real Girl (3D彼女 リアルガール), abrégé en Real Girl pour l’édition hexagonale. Si le titre s’est terminé en 2016 à son douzième volume au Japon, il bénéficie d’une actualité très forte en cette année 2018, et pas uniquement en France ! Série animée, long métrage en prise de vue réelle, je vous en dirai plus dans la suite de cet aticle. Mais avant, arrêtons-nous quelques secondes sur l’intrigue de ce manga.
L’histoire
C’est un couple surprenant qui se forme dès le premier chapitre de Real Girl. D’un côté, Hikari Tsutsui, un garçon sérieux mais renfermé sur lui-même, passionné de jeux vidéos et d’anime. Lui n’a vécu d’histoires d’amour qu’avec des filles en 2D. De l’autre côté, Iroha, une fille canon à la réputation sulfureuse. La rumeur prétend qu’elle enchaîne les relations amoureuses sans vergogne. Alors qu’ils se retrouvent assignés de corvée de nettoyage de piscine, ils nouent un premier contact… ce qui aurait dû n’être qu’une expérience unique se transforme en relation atypique. Car Iroha vient proposer à Hikari de sortir avec elle après que celui-ci a pris sa défense face à un prétendant trop collant. Alors qu’une première expérience amoureuse se profile pour Hikari, Iroha lui révèle qu’elle devra changer d’école dans 6 mois. Quel type de lien pourront-ils nouer alors que le temps joue contre eux ? Et quelle raison se cache derrière cette échéance en apparence inéluctable ?
À propos de la publication
Comme je l’évoquais en introduction de cette vidéo, Real Girl est une série en 12 tomes issue du magazine de pré-publication Dessert. Je vous ai déjà parlé de ce magazine dans de précédentes chroniques puisque d’excellents titres tels que La Maison du Soleil, @Ellie et Au-delà de l’apparence en sont issus. Même si le manga s’est terminé au Japon en 2016, son actualité a continué d’être chargée. Résumons : d’abord, le manga a connu une réédition au Japon, avec de nouvelles couvertures, entre août et novembre 2017. Entre avril et juin 2018, c’est une adaptation animée du manga qui est apparue sur les ondes de la chaîne de télévision japonaise, Nippon Television. La première saison s’est conclue au bout de 12 épisodes, mais une deuxième saison est d’ores et déjà annoncée pour le mois de janvier 2019. On peut imaginer qu’elle terminera l’adaptation du manga et conclura ainsi l’histoire. Malheureusement, à ce jour, aucun éditeur français n’a acquis les droits de l’anime. Enfin, le 14 septembre 2018, un long métrage en prise de vue réelle est arrivée dans les salles obscures japonaises, avec une chanson thème interprété par la talentueuse Nishino Kana, une chanteuse japonaise que Rosalys et moi apprécions tout particulièrement. Dans cette adaptation, c’est Ayami Nakajo qui tient le rôle phare, une actrice qui a le vent en poupe puisqu’on la reverra en décembre dans la version cinématographique du manga Nisekoi.
Pour en revenir à Real Girl, son autrice, Mao Nanami (那波マオ) est en activité depuis le milieu des années 2000. Malheureusement, aucune de ses précédentes oeuvres n’est arrivée jusqu’en France. Il faut dire qu’il s’agissait d’histoires courtes, en un, deux ou trois volumes, là encore parues pour la plupart dans le magazine Desāto. Il en va ainsi de titres tels que « Hello Goodbye » en 2007-2008, « Half and Half » en 2008-2009 ou encore « Hime Mama » en 2009-2010. Real Girl est donc la première série à succès de Mao Nanami, et la construction de l’oeuvre bénéficie de l’expérience que son autrice a acquise au fil des années.
Mon avis sur le manga
Real Girl n’est pas le premier manga à jouer sur le contraste entre un personnage otaku et un personnage d’apparence canon. Mais il se démarque par une narration rapide et percutante. L’intrigue progresse vite. Là où beaucoup de shôjo mangas s’attardent pendant plusieurs planches sur les atermoiements de leurs protagonistes, Real Girl met l’accélérateur. Peut-être est-ce dû au fait que, bien que shôjo manga, le titre focalise sur le garçon, Hikari Tsutsui. S’agissant d’un fan d’anime et de jeux vidéos, ses questionnements sont plus liés à son manque d’expérience qu’à un déchirement intérieur entre ce qu’il aurait envie de dire, ce qu’il peut dire et ce qu’il fait. Il en résulte que les scènes d’introspection sont tour à tour touchantes ou drôles. Hikari Tsutsui possède en lui une forme de pureté dans les idéaux et les sentiments qui le rend attachant. Au-delà de l’histoire d’amour entre ses personnages principaux, le scénario de Real Girl pose plusieurs mystères qui promettent à l’intrigue de pouvoir se développer de manière plus approfondie. Il en va ainsi du secret que semble cacher Iroha, l’héroïne, quant aux raisons de son départ à venir. Mais aussi, plus généralement, sur les causes qui l’ont conduite à avoir si mauvaise réputation au sein du lycée.
Si j’ai eu envie de mettre en lumière Real Girl, c’est parce que le scénario – et surtout les points de vue proposés – se distinguent par rapport au reste des shôjo en cours de publication en France. Tendresse et humour se marient bien dans cette oeuvre qui comptera donc 12 volumes en tout et pour tout. Et si vous vous demandez, au-delà des clichés habituels, ce qui peut vraiment se passer dans la tête d’un garçon un peu otaku, vous devriez pouvoir y trouver une réponse !