Extrait de la couverture de l'édition Shinzôban de Codename: Sailor V

Mise à niveau des effets graphiques de Codename: Sailor V pour la nouvelle édition du manga (Shinzōban)

Mise en vis-à-vis de l'ancienne édition française (à gauche) et de l'édition Shinzôban américaine (à droite) de Codename: Sailor V.

Mise en vis-à-vis de l'ancienne édition française (à gauche) et de l'édition Shinzôban américaine (à droite) de Codename: Sailor V.

Après avoir évoqué les évolutions apportées par Naoko Takeuchi aux planches originales de Sailor Moon pour l’édition Shinzōban, il est naturel de se pencher sur le cas de Codename: Sailor V. D’autant plus qu’en France, les nouvelles éditions de ces deux mangas paraîtront simultanément chez l’éditeur Pika à partir de juillet 2012.

Rappelons que le manga Codename: Sailor V est la préquelle de Sailor Moon. Il s’intéresse à une jeune fille pleine d’énergie, mais un peu tête de linottes, Minako Aino. Un personnage que l’on retrouvera plus tard dans Sailor Moon et qui deviendra Sailor Venus.

Codename: Sailor V a débuté en 1992 quelques mois avant Sailor Moon… et se terminera quelques mois après la fin du titre culte de Naoko Takeuchi. En effet, les deux titres se sont développés en parallèle, jusqu’en 1997 : Codename: Sailor V était publié dans le magazine Run Run, tandis que Sailor Moon faisait les beaux jours de Nakayoshi.

Sailor Moon a toujours bénéficié de plus d’attention que Sailor V, et cela transparaît de nouveau dans l’édition Shinzōban (ou Renewal Edition). Si la nouvelle édition de Sailor Moon témoigne de modifications conséquentes sur les cases du manga, celle de Codename: Sailor V ne se concentre que sur une mise à jour des effets graphiques.

Comparaison de l'ancienne édition française (à gauche - publiée dans le sens "français") et de l'édition Shinzôban américaine (à droite - publiée dans le sens "japonais") de Codename: Sailor V : on constate une modernisation du tableau des scores du jeu auquel Minako aime jouer.

Comparaison de l'ancienne édition française (à gauche - publiée dans le sens "français") et de l'édition Shinzôban américaine (à droite - publiée dans le sens "japonais") de Codename: Sailor V : on constate une modernisation du tableau des scores du jeu auquel Minako aime jouer.

Ici, Naoko Takeuchi a effectué des changements plus légers, principalement sur les trames. Si cela ne remet évidemment pas en cause le bien-fondé de cette réédition, cela souligne encore une fois combien le travail sur Sailor Moon est exceptionnel et digne d’intérêt !

Comparaison de l'ancienne édition française (à gauche - publiée dans le sens "français") et de l'édition Shinzôban américaine (à droite - publiée dans le sens "japonais") de Codename: Sailor V : les différences concernent les trames et la nouvelle édition apporte des modifications au niveau des "effets spéciaux".

Comparaison de l'ancienne édition française (à gauche - publiée dans le sens "français") et de l'édition Shinzôban américaine (à droite - publiée dans le sens "japonais") de Codename: Sailor V : les différences concernent les trames et la nouvelle édition apporte des modifications au niveau des "effets spéciaux".

Extrait de la couverture de l'édition Shinzôban de Sailor Moon

Refonte graphique des planches de Sailor Moon pour la nouvelle édition du manga (Shinzōban)

Jusqu’à maintenant, j’étais convaincu que la version Deluxe (ou Shinzōban, ou Renewal Edition) de Sailor Moon – celle-là même qu’éditera Pika à partir du mois de juillet – contenait “seulement” de nouvelles couvertures, des illustrations supplémentaires et une réorganisation des chapitres. Mais cela va en fait bien plus loin que cela, comme je le découvre via une remarque de Saeko : en effet, Naoko Takeuchi a retravaillé nombre de ses planches !

Couverture du premier volume de l'édition japonaise Shinzôban de Sailor Moon

Couverture du premier volume de l'édition japonaise Shinzôban de Sailor Moon

Certaines planches contiennent des cases en plus, d’autres révisent les cadrages, ajoutent foules de petits détails (des étincelles, des éléments sur les armes ou dans les décors). Mais il arrive aussi que ce soit des personnages qui soient redessinés partiellement, voire entièrement. Ainsi on constate des corrections sur la posture de telle ou telle héroïne et même des refontes complètes de certains personnages, le temps d’une ou plusieurs cases.

Comparaison de l'ancienne édition française (à droite - publiée dans le sens "français") et de l'édition Shinzôban américaine de Sailor Moon (à gauche - publiée dans le sens "japonais") : la chatte Luna a été entièrement redessinée pour mieux correspondre au chara-design du personnage ; la case présentant le cristal d'argent connaît elle aussi le même sort.

Comparaison de l'ancienne édition française (à droite - publiée dans le sens "français") et de l'édition Shinzôban américaine de Sailor Moon (à gauche - publiée dans le sens "japonais") : la chatte Luna a été entièrement redessinée pour mieux correspondre au chara-design du personnage ; la case présentant le cristal d'argent connaît elle aussi le même sort.

Les Américains ont la chance de découvrir cette version Deluxe depuis le mois de septembre. En en lisant les premiers tomes “à froid” (c’est-à-dire plus de 10 ans après ma dernière lecture de l’édition française parue chez Glénat au milieu des années 90), je ne m’étais pas rendu compte de ces ajouts pourtant nombreux. La lecture m’était apparue fluide et le dessin aussi joli que dans mes souvenirs. Nul doute que les perfectionnements apportés par Naoko Takeuchi ont contribué à ce plaisir de lecture. Et cela renforce encore l’apport de cette nouvelle édition par rapport à la précédente !

Comparaison de l'ancienne édition française (en haut - publiée dans le sens "français") et de l'édition Shinzôban américaine de Sailor Moon (en bas - publiée dans le sens "japonais") : on observe l'ajout d'une case dans la séquence de transformation, ainsi qu'une refonte de la posture de Usagi et de son collier

Comparaison de l'ancienne édition française (en haut - publiée dans le sens "français") et de l'édition Shinzôban américaine de Sailor Moon (en bas - publiée dans le sens "japonais") : on observe l'ajout d'une case dans la séquence de transformation, ainsi qu'une refonte de la posture de Usagi et de son collier

Ces modifications montrent bien l’intérêt que Naoko Takeuchi porte à son oeuvre. Plus de quinze ans après avoir créé ce titre culte, elle est capable de prendre du recul par rapport à ses dessins, de les corriger et de les enrichir. Une démarche qui en rappelle d’autres, de Hideaki Anno qui revisite sa saga culte Evangelion via une série de quatre longs-métrages à Naoki Urasawa qui, lui aussi, a procédé à une refonte graphique du manga Monster pour sa parution en édition Deluxe, en passant par Akira Toriyama qui a remanié les 4 dernières pages de la fin de Dragon Ball pour l’édition Kanzenban. Décidément, les artistes japonais ne laissent jamais rien au hasard !