Cette semaine, dans Marianne, une analyse lucide sur la déferlante Houellebecq :
Le “lancement” – largement mis en musique par son agent, François Samuelson- du nouveau roman de l’ex-poète confidentiel devenu, l’espace de quelques livres, romancier à succès, apparaît comme la caricature de toutes les dérives de l’édition française. […]
Quand on offre une avance de 1 million d’euros à un écrivain (pour le livre et la réalisation du film qui en sera tiré), on ne plaisante pas avec les chiffres de vente. Il fallait donc innover, franchir le dernier pas, ne pas hésiter à recourir aux techniques de la grande distribution, bref vendre le nouveau Houellebecq comme on fourgue un paquet de lessives. […]
Le journaliste à l’origine de l’article, Alexis Liebaert, précise en introduction qu’il “tient Les Particules Elémentaires pour un roman important“. Il critique le syndrome du “livre unique” qui atteint l’édition française à chaque rentrée (une année, c’est Angot, puis Beigbeder, puis Houellebecq, … et on repart pour un tour). Mais aussi les multiples techniques de teasing dont fait l’objet le livre de Houellebecq : extraits publiés au compte-gouttes dans Les Inrocks, large campagne publicitaire, rumeurs sur la future attribution du prix Goncourt, etc.
Dans le même temps, seuls quelques critiques littéraires triés sur le volet ont pu lire les épreuves de La Possibilité d’une île. Or certains journalistes s’extasient depuis plusieurs mois alors qu’ils n’ont pas pu lire l’oeuvre en question. Beaucoup de vent.
La conclusion d’Alexis Liebaert devrait sans peine se vérifier :
Rien de mieux, on le sait, qu’une bonne polémique pour faire vendre un livre. Et, question polémique, Michel Houellebecq est un orphèvre. […] Vous n’avez pas fini d’entendre parler de la Possibilité d’une île
C’est vrai, depuis quelques temps on entend beaucoup parler de Houellebecq. Personnellement, je suis un peu resté à côté de tout ça, et de plus, je n’ai absolument rien lu de lui. En fait, j’ai “Les particules élémentaires” qui traîne depuis quelques mois sur mon bureau. Mais je n’ai pas encore pris le temps de le lire. Et tout ce foin autour de son nouveau bouquin ne m’y a pas poussé, vraiment.
Ca me fait presque penser au phénomène Harry Potter, mais en pire, oserais-je dire. On en parle, on en parle, on en reparle, encore et encore.
Pire, ici ? Oui, puisque l’on ne sait rien du livre, on écrit énormément “d’articles” sur du vide.
(d’ailleurs, j’ai un peu peur que mon article soit également “du vide”… passons.)
Pardon, j’ai dis article dans ma dernière phrase, je voulais évidemment dire commentaire.
Je déteste ce genre de gros coup de publicité à la mammouth, ce qui fait que je ne pense pas lire de Houellebecq avant un bon moment. Enfin, ça me faire fuir quoi. Il y a tellement d’autres écrivains à découvrir. J’ai juste lu “Les particules élémentaires” il y a 2-3 ans, et je ne m’en souviens plus beaucoup. Bref je ne comprends pas le phénomène…
Ce qui est étrange aussi c’est de voir des livres anti-Houellebecq sortir en même temps, c’est que du bizness, où est la littérature dans tout ça ? pouet, je passe mon tour, mais je ne m’inquiète pas pour le succès de son roman.
On se demande en effet à quoi Houellebecq est prêt pour faire parler de lui ! les raeliens ce coup ci … dommage qu’il n’essaie pas le suicide pour faire parler de lui, ça permettrait à la littérature d’avoir un peu d’air ! et ça ferait de la place sur le devant de la scène – car actuellement on critique on critique … mais il fait quand même la première de couverture de Lire !
ça serait bien que les médias résistent un peu aux cancans.