Cette année, aucun film d’animation japonaise n’avait réussi à me faire véritablement vibrer. Même le très esthétique Château Ambulant de Hayao Miyazaki m’avait laissé un arrière-goût d’inachevé. L’excellente surprise de 2005 est, pour moi, venue d’un jeune réalisateur japonais, Makoto Shinkai, et de son long-métrage The Place we promised in our early days (aussi connu sous son titre japonais, Kumo no Mukou, Yakusoku no Basho).
Makoto Shinkai s’est fait un nom grâce à son court-métrage Hoshi no Koe, film de 25 minutes qu’il réalisa sur son ordinateur en occupant tous les postes de production. Une petite merveille qui a pu connaître le succès qu’elle méritait grâce à un bouche à oreille très favorable sur Internet.
Makoto Shinkai a alors pu donner corps à un projet plus ambitieux, un film d’une heure et demi auquel a participé toute une équipe de production. The Place we promised in our early days est sorti en salles au pays du Soleil Levant en novembre 2004.
C’est un film techniquement irréprochable (quel travail sur les décors !). Mais sa forme n’est certainement pas sa plus grande qualité. Ce qui convainc le plus, c’est la sensibilité dont témoigne l’intrigue.
L’histoire se situe dans un Japon divisé en deux parties suite à la guerre. Hiroki Fujisawa et Takuya Shirakawa sont deux adolescents qui rêvent de s’envoler et d’approcher la mystérieuse tour située du côté d’Hokkaido. Peu à peu, en récupérant des pièces usagées, ils construisent un avion qui, espèrent-ils, pourra les y conduire. Sayuri, une de leurs camarades va elle aussi s’intégrer dans ce rêve ; et tous trois font la promesse d’un jour se rendre sur cette tour. Mais bientôt, Sayuri disparaît sans laisser de traces.
Les années passent, Hiroki et Tatsuya grandissent chacun de leur côté, ils prennent des voies différentes, la situation géopolitique du Japon gagne en tension rendant un nouveau conflit imminent. Mais peut-être que la solution à tous ces problèmes réside dans une simple promesse ?
J’entends bien les reproches que certains ont adressé à ce long-métrage : manque de cohésion, lenteur (ou trop grande rapidité dans certaines scènes clefs), réécriture du mythe de la Belle au Bois Dormant. Peut-être. Effectivement, The Place we promised in our early days n’a pas la puissance épique d’un Princesse Mononoke, ni le dynamisme des Indestructibles et encore moins, l’ambiance cybernétique de Innocence ou d’Appleseed. Il s’agit d’une oeuvre plus bucolique, plus poétique que les films sus-cités. Un bel aperçu de ce que la nouvelle garde des animateurs japonais devrait nous proposer dans les prochaines années.
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