Marianne Faithfull, une grande dame de la scène musicale mondiale

A la lecture de ma chronique du dernier Astérix, certains pourraient s’inquiéter de me voir entamer une reconversion surprenante, “tueur” de préretraités. Il n’en est rien. Ce billet, dédié à l’incontournable Marianne Faithfull, devrait le prouver.

Si Marianne Faithfull n’est âgée que de 58 ans, elle compte déjà 40 ans de carrière. Son parcours débute en 1964, quand elle passe sous le feu des projecteurs grâce à la chanson As Tears Go By (co-signée par Mick Jagger et Keith Richards). Les succès s’enchaînent jusqu’au jour où sa vie privée commence à occulter son travail d’artiste. Elle se sépare de Mick Jagger, s’adonne aux drogues dures. La traversée du désert dure plusieurs années. Elle signe son grand retour en 1979 avec l’album Broken English. La voix a beaucoup changé depuis l’époque des débuts, contrepartie d’une trajectoire tumultueuse.
Deux décennies plus tard, Marianne Faithfull est toujours là et impose le respect. Elle est une des personnalités les plus charismatiques de la scène musicale mondiale. Son dernier album studio en date, Before the Poison, réunit quelques-uns de ses “héritiers”, à l’instar de PJ Harvey et Nick Cave. Au cours de sa carrière, Marianne Faithfull aura eu la chance de travailler avec les plus grands noms du rock ; ce n’est certainement pas par hasard !

En concert, Marianne Faithfull dégage cette “aura” propre aux plus grands. Ses interprétations sont d’une richesse et sincérité évidentes. C’est ce chacun peut constater sur le récent DVD/CD qui lui a été consacré. Le DVD contient la vidéo d’un concert enregistré à Hollywood au printemps 2005 ainsi qu’une interview pendant laquelle l’égérie des années 60 revient sur son parcours. Le CD, quant à lui, propose une sélection des titres chantés lors de ce spectacle.

Au cours de ce live, Marianne Faithfull interprète des morceaux de son dernier album (The Mystery of Love, No Child of Mine, Crazy Love, …) ainsi que des classiques tels que Trouble in Mind, Broken English ou Sister Morphine. Comment ne pas ressentir de frisson lorsqu’elle entonne Falling from Grace ou Why D’ya Do It ? Comment ne pas être frappé devant l’écho que peuvent avoir encore aujourd’hui des chansons écrites vingt ou trente ans plus tôt ? C’est par exemple le cas de ce fameux Working Class Hero qui, aujourd’hui, parle des Etats-Unis et de la guerre en Irak.

L’ensemble forme un parfait point d’entrée à l’univers de cette grande dame du rock.

Ah, si seulement les nouvelles petites rockeuses dont les maisons de disque nous abreuvent pouvaient n’avoir que le quart du talent et de la classe de Marianne Faithfull…

3 thoughts on “Marianne Faithfull, une grande dame de la scène musicale mondiale

  1. Marianne Faithfull, en devenant une grande dame de “la scène musicale” a trahi ce que nous adorions d’elle dans les années soixante. On peut même se demander si les jeunes vieux comme moi ne lui reprochent pas de ne pas avoir suivi Janis Joplin, Hendrix et les autres que beaucoup pleurent encore mais que nous n’aimerions pas forcément voir s’éteindre à petit feu dans des riffs surfaits comme le tentent les Stones.
    Certains artistes tels les Deep Purple, Led Zeppelin, Pink Floyd…et même les Beatles ont su s’arrêter à temps. Elle, non. J’ai l’impression qu’elle traîne son aura et qu’elle essaye de faire briller une auréole que jamais nous avons admirée car nous n’aimions que l’odeur de soufre qu’elle dégageait.
    Autre débat, en littérature musicale subversive française, je ne trouve aucun héritier à Brassens dont les mélodies étaient affligeantes de platitude (mais pouvaient s’exprimer superbement en jazz), mais dont les textes, resitués dans les années cinquante, lui ont fait frisé l’excommunication (dont il n’avait rien à faire) et la prison.

  2. Il est quand même particulièrement cynique de préférer une star subversive morte à une star subversive qui a peut-être mis de l’eau dans son vin ; mais n’est-ce pas la société qui s’est modernisée depuis ces fameuses années 60 ? Tu regrettes peut-être cette époque où les idoles rock s’envoyaient en l’air ? Pas moi.

    Dire que les Beattles ont su arrêter à temps, cela me paraît présomptueux. Paul Mc Cartney est encore sur scène, avec plus ou moins de réussite en fonction des périodes. Pink Floyd et Deep Purple aussi.

    En terme de chanson française, il me semble important de faire la distinction entre une partie de la nouvelle scène qui n’a pas cette fameuse dimension subversive et l’autre partie – qui tente plus de choses mais qui n’est pas forcément sous le feu des projecteurs. Il faut aussi voir que la subversion a changé de nature. Je crois peu à la subversion des groupes à la SInsemilia (voir leur “Bienvenue en Chiraquie”). Je pense que quelque chose d’un peu plus neuf apparaîtra plutôt du côté de personnalités comme Katerine. Mais je reviendrai justement dessus prochainement.
    Et puis, le paysage actuel de la chanson française se concentre surtout sur la création d’univers poétiques (voir Daphné, Emilie Simon, Alexis HK, etc.) et non sur des diatribes sociales subversives. Question d’époque.

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