Le quotidien des personnes âgées est devenu une véritable question de société suite à la canicule de l’été 2003. La BD européenne s’est elle aussi appropriée ce sujet. Pascal Rabaté, entre autres, avait ouvert le feu en publiant en 2006 l’excellent Les Petits Ruisseaux. Springer lui emboîte le pas en ajoutant un élément à la donne : le rapport à la mort (de ses amis notamment) – donc également à la vie.
Luce, une petite fille, passe une partie de l’été chez son grand-père, dans un village de campagne. Comme le suggère le titre, elle y sera confrontée à la disparition d’une personne. Springer relate ainsi comment une gamine prend conscience du sort qui attend chaque être vivant. Il dépeint au passage les différents comportements du 3e âge vis-à-vis de la mort : fatalistes, certains considèrent qu’ils ne sont plus de prime jeunesse et qu’ils doivent attendre leur heure tandis que d’autres, plus combattifs, vivent chaque instant pleinement, sans sombrer dans l’auto-apitoiement.
Ce portrait de générations donne l’occasion à l’auteur de livrer des planches en noir et blanc pleines de subtilités, tant dans les rythmes que dans les cadrages adoptés. Une belle oeuvre, toute en nuances, qui séduit par son authenticité !
Les Funérailles de Luce, par Benoît Springer
One-shot
Genre : quotidien des personnes âgées, découverte du concept de “mort”
À partir de 14 ans
Éditeur : Vents d’Ouest
Mon avis : Chaudement recommandé