Eric Corbeyran et Alice Picard donnent naissance, pour leur deuxième collaboration, à une oeuvre très différente de Weëna. Il faut dire que Okhéania est édité dans la collection Cosmo de Dargaud, dont l’objectif est de développer des intrigues sur des volumes de 80 pages, avec une narration aérée. Du coup, l’histoire se met en place doucement, mais efficacement. Le scénario introduit un univers fantastique dans lequel les êtres humains doivent cohabiter avec une nature toute puissante. Okhéania est en effet une planète sur laquelle l’omni-présence de la végétation a empêché l’émergence de pays ; les hommes vivent à bord de vaisseaux qui naviguent sur des flots de feuilles. Les populations ainsi éparpillées sur le globe n’ont encore qu’une vision très partielle de leur monde et les mythes ont encore la peau dure. Le premier tome de cette série s’ouvre alors que deux jeunes garçons se retrouvent pris dans des péripéties qui les vont les conduire à remettre en question leurs croyances.
Okhéania se lit sans accroc, mais aussi sans accroche : l’ensemble est divertissant mais le développement paraît banal. Le récit, assez simple dans ses enjeux, est à conseiller plutôt à un jeune public en mal d’aventures qu’à un lectorat adulte. Reste toutefois un bel hommage aux thématiques écologiques telles que les a popularisées le réalisateur japonais Hayao Miyazaki.
Okhéania T.1, par Eric Corbeyran et Alice Picard
Série en cours, un tome paru sur quatre prévus
Genre : fiction écologique
À partir de 11 ans
Éditeur : Dargaud
Collection Cosmo
Mon avis : Pourquoi pas ?
Okheania est clairement destiné au public jeunesse, c’est pourquoi ça énerve beaucoup les auteurs quand leurs lecteurs habituels (adultes, donc) disent qu’ils ne s’y retrouvent pas… ^^;;
Je lis le blog d’Alice Picard, j’ai donc vu les différentes réactions qui ont entouré la sortie de son nouvel album. Okhéania souffre entre autres du manque d’affichage clair de la collection Cosmo de Dargaud (d’ailleurs, à moins d’être spécialiste de BD, comment le lecteur voit-il que l’oeuvre appartient à cette collection ?). Ma chronique mentionne clairement le fait que la BD est à réserver à un jeune public 😉
Reste le débat : est-ce que c’est parce qu’une oeuvre est pour le public jeunesse qu’elle ne peut pas susciter l’adhésion des adultes ? Miyazaki (pour ne citer qu’une des références de Corbeyran dans son scénario) écrit parfois pour les enfants des histoires tellement universelles qu’elles plaisent à tous. Ceci dit, j’ai conscience que la critique est facile, l’art difficile. C’est pourquoi j’invite le public à se faire son avis (en offrant l’album à son petit-frère/sa petite-soeur ?).