À l’occasion de la dixième édition de Japan Expo au Parc des Expositions de Villepinte, j’ai décidé d’utiliser Twitter en direct afin de partager ma vision de ce très beau festival. J’ai déjà mis en ligne un certain nombre de photos et de petites brèves qui pourront intéresser ceux d’entre vous passionnés par la culture visuelle japonaise. Vous pouvez suivre tout ça sur mon compte Twitter dédié à la BD, au cinéma d’animation, à la musique, etc. : http://www.twitter.com/morgan_culture
C’est la première fois que j’utilise Twitter de manière aussi intensive, que ce soit dans le cadre d’une activité culturelle ou scientifique. J’avais bien déjà fait quelques essais en colloque scientifique avec mon compte dédié aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, mais la population intéressée par le sujet était alors trop restreinte pour que l’expérimentation soit vraiment concluante. Là, à Japan Expo, où plus de 100 000 visiteurs sont attendus – avec une population assez geek -, une certaine masse critique est atteinte. Je perçois ainsi la réalité de certains phénomènes que certains ont déjà décrits avant moi quant à Twitter : la sensation de “proximité” (ou tout au moins d’intérêt) avec des personnes qui vivent et écrivent, en même temps que moi-même, sur le même sujet/concert/conférence. Cela permet d’accéder à des informations à côté desquels on serait passés sinon. Mais également d’avoir une vision plus large d’une manifestation de toute manière trop vaste pour pouvoir tout en vivre. Après, le défi est de ne pas devenir trop dépendant de l’outil, que ce soit en recherche ou en partage d’information.
Je ne peux également m’empêcher de mettre cette expérience en parallèle avec les cours que j’enseigne à mes étudiants dans le domaine du web sémantique. Je distingue en effet, dans l’utilisation que certains font de Twitter, quelques-uns des obstacles que Cory Doctorow cite pour évoquer la difficile émergence d’un web sémantique : beaucoup n’utilisent pas de tag pour identifier leurs twitts. Il faut dire qu’il importe d’identifier préalablement la forme générale du tag (autrement dit, celle qui s’impose le plus vite, entre #je09, #je, #japan-expo, #japanexpo, etc.) et, encore plus important… être au courant de l’existence des hashtags dans un outil d’apparence aussi basique que Twitter ! Une application web peut donc être très simple d’accès (et se populariser grâce à cette facilité de prise en main) mais exiger un minimum d’autonomie de son utilisateur quant à son enrichissement sémantique.
Les hashtags auraient plus de succès s’ils n’étaient pas comptabilisés dans le nombre de caractères utilisés (contraire à l’esprit du truc, je sais, mais bon !).
J’aime bien la contrainte oulipienne de Twitter, mais quand les twits comportent plus de hashtags que de “texte”, ils se vident de sens.
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