Exemple d'échanges enseignant/étudiant via Twitter

Usage pédagogique des médias et réseaux sociaux dans le supérieur. Formation pour le PRES UEB en novembre 2012

À l’occasion d’un projet autour des réseaux sociaux mené par le PRES UEB, j’ai été invité à Rennes ces 27 er 28 novembre 2012 pour animer une formation régionale sur l’usage pédagogique des médias et réseaux sociaux pour un public principalement composé d’ingénieurs techno-pédagogiques et de chargés de projet.

Ma formation est composée d’une alternance de séquence de présentations et de pratique avec l’ensemble des participants. Après avoir mis en avant les enjeux des réseaux sociaux et la manière dont un outil tel que Twitter permet de s’intégrer dans une dimension d’échanges et d’interactions, mon propos s’oriente sur les autres réseaux, et leurs usages respectifs. Il est évidemment également question des services sociaux, tels que les logiciels de prise de note collaborative. Enfin, je conclue sur la belle promesse que constituent les MOOC (Massive Online Open Courses), notamment dans leur modalité connectiviste (cMOOC), en m’appuyant sur l’expérience ITyPA.

Cette intervention de 1 jour et demi vise à permettre aux participants de :

  • Identifier le réseau social adapté au soutien de leur dispositif pédagogique
  • Déterminer les configurations optimales pour l’intégration d’une composante “réseaux sociaux” dans leurs enseignements
  • Initier des interactions enseignant/apprenant grâce aux réseaux sociaux

L’enjeu que représentent les réseaux sociaux pour l’enseignement supérieur n’est plus à démontrer : 83% des 15-24 ans possèdent un compte sur Facebook, selon l’étude (réalisée du 14 au 23 décembre 2010) de l’Ifop sur l’accès des Français à Internet. Ces réseaux bénéficient nativement des faveurs des étudiants. Mais au-delà d’un usage à titre exclusivement privé, il importe que les jeunes développent une bonne maîtrise de leur identité numérique et soient capable de tirer profit des réseaux sociaux tant dans le cadre de leurs études que dans leurs relations professionnelles. Certaines études semblent même montrer que les étudiants qui twittent ont de meilleures notes !

Les réseaux sociaux apparaissent comme des structures très intéressantes pour construire des communautés d’apprentissage. Au cours de cette formation, je balaie la diversité des réseaux sociaux existants, avec leurs usages associés. Je me concentre notamment sur leur utilisation dans le cadre de dispositifs pédagogiques dédiés. J’illustre mon propos à partir d’exemples tirés des expériences que nous menons depuis plusieurs années à l’École Centrale de Nantes.

Le diaporama support d’une précédente formation de ce type est visible en ligne. La nouvelle version, avec les nouveaux éléments que j’y ai intégrés, sera prochainement accessible depuis cette page. J’en profite pour rappeler qu’une captation d’un précédent exposé (donné en février 2012), centré sur l’utilisation de Twitter en enseignement, est également disponible en ligne.

Aperçu du blog de veille technologique des étudiants en informatique de Centrale Nantes

Réactivation du blog de veille technologique en TIC par les étudiants de l’option Informatique de Centrale Nantes

Je crois fermement à l’intérêt des blogs comme outils de partage et de valorisation des travaux menés par les étudiants dans le cadre de leurs différents projets. C’est pourquoi, lorsque j’ai récupéré la responsabilité des projets de veille technologique en informatique à Centrale Nantes, j’avais proposé de nouvelles modalités pédagogiques :

  • l’écriture de compte-rendus bi-mensuels sur un blog dédié. Ce blog est volontairement ouvert sur l’extérieur de manière à favoriser les interactions non seulement entre les groupes d’élèves, mais aussi avec les acteurs extérieurs (professionnels du secteur, anciens élèves, etc.). Et nous avons effectivement constaté plusieurs d’échanges de ce type grâce aux commentaires du blog. C’est ainsi que les élèves ont été amenés à discuter avec des spécialistes du sujet qu’ils traitaient, ou se sont vus indiquer de nouvelles références bibliographiques pour approfondir leur étude.
  • la rédaction d’un rapport final conçu comme un document autonome et complet, ne se contentant pas d’être la concaténation des articles de blogs ;
  • une « soutenance » de 5 minutes pour inciter les élèves à être concis, précis et efficaces.

L’objectif d’un tel projet est d’habituer les élèves-ingénieurs à bâtir une veille technologique sur un sujet scientifique, c’est-à-dire : savoir rechercher l’information, faire preuve de discernement et d’esprit critique, synthétiser et partager l’information efficacement en fonction de la cible et du médium. Le fait que le blog soit complètement ouvert force les élèves à se responsabiliser sur la nécessité d’un travail personnel d’analyse, le respect du droit d’auteur, et plus généralement les règles de base de la communication écrite sur le web. Là où nous avions, auparavant, un certain nombre de rapports “plagiés”, nous avons constaté un regain d’intérêt de la part des élèves qui peuvent se servir de leur production comme un moyen d’illustrer, auprès des recruteurs, leur connaissance de tel ou tel domaine.

Le résultat des dernières années est toujours accessible en ligne, et je vous renvoie vers les articles que j’avais écrits à ce sujet en 2010 et en 2011.

Cette année, ce sont plus de 15 sujets qui vont être explorés au fil des semaines.

Exemple d'échanges sur Twitter pendant la matinée du e-learning

Les réseaux sociaux en enseignement supérieur. Exposé à la Matinée du E-Learning.

Voilà plusieurs années que je mène différentes expériences autour de l’usage des réseaux sociaux à des fins pédagogiques. Il faut dire que je suis passionné de longue date par les potentialités qu’Internet a ouverte en termes de communication, d’échanges et de co-construction de ressources.

Faisant suite à ces expérimentations, j’ai eu le plaisir d’être invité à intervenir lors de la Matinée du E-learning du 3 février 2012, organisée à l’EM Lyon. L’événement avait pour thème “Twitter dans l’enseignement supérieur“.

Au cours de ma présentation, j’ai dressé le bilan des initiatives intégrant  l’usage de réseaux sociaux (notamment Twitter) dans des dispositifs pédagogiques déployés à l’École Centrale de Nantes depuis 2009. Mon diaporama peut être consulté (et téléchargé) en ligne. Mon exposé était relativement similaire à celui que j’avais donné, deux semaines auparavant, dans le cadre de la réunion des responsables TICE de la région Pays de la Loire. Si vous avez raté mon intervention à Lyon, je vous invite donc à découvrir mon propos dans la vidéo qui suit.

Ma conférence était suivie d’un exposé de Yann Bergheaud, juriste et responsable du e-learning à l’Université de Lyon 3. Il a apporté un regard complémentaire sur les enjeux légaux liés à l’usage d’un réseau social tel que Twitter en pédagogie. Il a notamment évoqué :

  • le droit d’auteur sur un tweet : dès qu’un tweet témoigne de la personnalité de l’auteur, il est protégé par le droit d’auteur. Il en découle que, dans une application stricte de la loi, l’auteur d’un tweet pourrait exiger de contrôler toute copie (retweet) ou modification de son propos initial de 140 caractères.
  • la question de la propriété d’un compte Twitter d’institution géré par un community manager contractuel. Cela ne semblerait pas poser de problème dans le cas d’un compte Twitter institutionnel tenu par un agent contractuel dont la principale mission inscrite à son contrat serait l’animation de l’identité numérique de l’établissement sur les réseaux sociaux. Ce serait moins évident dans le cas où l’animation du compte ne figurerait pas dans le contrat (avec une possibilité pour l’animateur du compte d’en revendiquer la propriété ?). En tout cas, le sujet paraît chaud aux Etats-Unis.
Après un certain nombre de mises en garde, Yann Bergheaud a modulé son discours en expliquant que le travail d’un juriste, c’est de montrer le pire, autrement dit tout ce qui peut arriver. Après, en tant qu’utilisateur, il s’agit de faire une analyse du risque. Et, dans le contexte de l’enseignement supérieur, le risque est modéré.
Il reste toutefois important de sensibiliser les étudiants au problème de la maîtrise de leurs données. Et de réfléchir, pour un passage à l’échelle de ces expérimentations, aux moyens logistiques et techniques qui permettraient aux établissements d’enseignement supérieur de proposer des solutions maîtrisables et traçables (telle l’installation, par exemple, de solutions libres sur leurs serveurs).

L’auditoire, composé d’une soixantaine de personnes, s’est en tout cas emparé avec passion de ces sujets. La matinée fut largement live-tweetée. De plus, certains participants ont réalisé une synthèse collaborative des échanges que je vous recommande.

Pendant les exposés, le public a partagé ses impressions en direct sur Twitter. Cela a contribué à la visibilité des échanges auprès d'un large public intéressé par les TICE, et pas uniquement envers l'auditoire présent à Lyon.

Pendant les exposés, le public a partagé ses impressions en direct sur Twitter. Cela a contribué à la visibilité des échanges auprès d'un large public intéressé par les TICE, et pas uniquement envers l'auditoire présent à Lyon.

Capture d'écran de MarkUs pour l'évaluation d'un document PDF

Apports de MarkUs pour l’évaluation des travaux des étudiants. Exposé au Learning Lab Centrale Lyon/EMLyon.

Ce vendredi 3 février, j’ai été invité à faire une présentation du logiciel libre MarkUs à un panel d’enseignants de l’École Centrale de Lyon et de l’ECAM. MarkUs est une application web qui permet aux étudiants de déposer leurs rapports et leur code, puis aux enseignants de tout corriger en ligne à travers un simple navigateur ! Pour rappel, le projet a reçu la mention spéciale des Trophées des Technologies Éducatives 2011.

Cette présentation s’est tenue dans les locaux du Learning Lab, lieu d’échange et de partage d’expériences tenu par l’École Centrale de Lyon et l’EMLyon. Le diaporama que j’ai diffusé pour l’occasion figure ci-dessous.

L’auditoire semble avoir été sensible au fait que MarkUs nous permette de mieux structurer le processus de rendu des compte-rendus par les étudiants, correction et évaluation par les enseignants, retour vers les élèves de la version annotée par les enseignants. J’ai pu sentir une forte demande envers des fonctionnalités qui font l’objet de nos efforts actuels, notamment :

  • L’aide à la correction, à travers la possibilité pour l’enseignant de savoir si le code soumis par les élèves dans le cadre de TP d’informatique passe – ou non – une série de tests unitaires ;
  • La détection de plagiat ;
  • L’extension de MarkUs à d’autres matières que les enseignements d’informatique.

J’espère que mon exposé aura suscité des vocations et que de nouveaux enseignants auront envie d’utiliser MarkUs !

La contribution d’étudiants de Centrale Nantes à des projets libres. Exposé à l’IRILL.

La philosophie du logiciel libre (entre autres : libre utilisation, libre redistribution, possibilité de modification et d’amélioration itérative d’un programme) me tient à coeur depuis de nombreuses années. Ce n’est pas un hasard si, quand j’étais étudiant, j’avais été amené à travailler sur une étude bibliographique de ce domaine.

Une fois recruté à l’École Centrale de Nantes en 2008, je tenais à proposer aux étudiants des projets autour du libre. De fil en aiguille – grâce également à des élèves motivés et des communautés ouvertes aux contributions estudiantines -, nous avons pu bâtir une collaboration solide autour de deux logiciels, OpenOffice.org d’une part, MarkUs d’autre part. Nous en avons dressé un bilan publié lors du colloque QPES’2011. Faisant suite à cette action de valorisation, nous avons été invités par Roberto Di Cosmo, Albert Cohen et Ivaylo Ganchev à présenter notre dispositif lors de la journée “Logiciels libres et enseignement supérieur”. Cet événement passionnant et très sympathique s’est tenu le jeudi 2 février 2012 dans les locaux de l’IRILL à l’antenne parisienne de l’INRIA. J’étais accompagné de Nelle Varoquaux et Benjamin Vialle qui ont participé à ces projets en tant qu’étudiants, et qui poursuivent leur action en tant que mentor maintenant qu’ils sont diplômés. Lors de l’intervention que nous avons réalisée ensemble, ils ont apporté un regard complémentaire sur ces projets, à la fois sur le défi (et l’apport) que cela représente et sur les tâches du mentor technique. Le diaporama de notre exposé figure ci-dessous.

Cette journée dédiée à l’intégration des logiciels libres dans l’enseignement supérieur constituait un événement rare et enrichissant. Il est remarquable de noter les ressemblances entre bon nombre d’expériences, notamment la récurrence du co-encadrement, avec un superviseur de l’équipe pédagogique d’une part, un mentor technique de l’équipe de développement d’autre part. Voici quelques pointeurs qui m’ont paru intéressants (je n’ai malheureusement pas pu assister à tous les échanges car je devais ensuite partir sur Lyon) :

  • L’Université Paul Sabatier et la communauté KDE ont proposé pendant 5 ans des projets libres aux étudiants, sous l’impulsion de Kevin Ottens.
  • La MIAGE de l’Université d’Evry dispose d’un projet dédié à la contribution des étudiants à des modules développés par la fondation Mozilla : le projet CoMETE concerne ainsi plusieurs dizaines d’élèves chaque année.
  • À l’Université de Paris VIII, Ivaylo Ganchev et Karine Mordal proposent depuis cette année aux étudiants de participer à des projets libres, notamment autour de VideoLAN.
  • Concernant VideoLAN/VLC, qui est justement un projet issu de l’École Centrale de Paris, Jean-Baptiste Kempf est revenu sur la génèse du logiciel. Un développement qui s’est éloigné de son établissement d’origine (malheureusement pour ce dernier), mais dont 80% des contributeurs restent des anciens élèves de Centrale Paris.
  • L’Université du Littoral dispose de la seule formation diplômante au niveau Master 2 dans le secteur du logiciel libre : le Master Ingénierie du Logiciel Libre, qui va changer de modalité à partir de la rentrée 2012 et devenir un cursus par apprentissage.

Il était bien plaisant de constater que les initiatives pour intégrer le libre dans les cursus d’enseignement supérieur ne sont pas isolées. Espérons que le mouvement ne fera que s’amplifier dans les prochaines années !